Le ventre, un lieu de mémoire émotionnelle
Nous avons tous déjà senti notre ventre se nouer avant une prise de parole, ou ressenti des papillons à l’approche d’un rendez-vous important. Et si ces sensations allaient bien au-delà de simples réactions passagères ? Et si notre ventre gardait en mémoire les émotions que nous n’avons pas pu exprimer ailleurs ? 
On dit souvent que le ventre est notre « deuxième cerveau ». Mais au-delà de son rôle digestif et de son réseau neuronal impressionnant, notre ventre est aussi un espace où s’accumulent des émotions, parfois enfouies depuis longtemps. Comprendre ce phénomène, c’est déjà ouvrir la voie à une libération intérieure.

Un cerveau dans le ventre
Le ventre n’est pas seulement un centre digestif : c’est aussi un véritable second cerveau. Il abrite plus de 200 millions de neurones — un réseau complexe que les chercheurs nomment le système nerveux entérique. Ce « cerveau du ventre » fonctionne de manière autonome, tout en étant en lien constant avec notre cerveau principal via le réseau du nerf vague. Il influence notre humeur, notre niveau de stress, notre immunité… et notre équilibre émotionnel.
Pourquoi les émotions se logent dans le ventre ?
Lorsque nous traversons des situations intenses – stress, peur, tristesse, colère ou même joie débordante – notre corps réagit immédiatement. Le diaphragme se bloque, le souffle se raccourcit, et l’abdomen se contracte. Ces contractions, répétées au fil du temps, peuvent laisser une véritable empreinte.
Le ventre est souvent le premier à réagir. Ballonnements, tensions, douleurs diffuses ou fatigue chronique peuvent être le langage discret de ces mémoires non digérées.
Les organes internes ne sont pas seulement des pièces mécaniques : ils sont traversés de milliers de terminaisons nerveuses reliées à notre système nerveux autonome. Le foie, par exemple, réagit fortement à la colère ; l’estomac se crispe sous l’effet de l’anxiété ; les intestins se perturbent avec la peur. Ainsi, le ventre devient un réceptacle où se sédimentent les émotions non digérées, exactement comme certains souvenirs restent bloqués dans notre mémoire.
Le ventre stocke les émotions
En Gestalt et dans les approches taoïstes comme le Chi Nei Tsang, on observe que ce qui n’est pas exprimé trouve toujours un chemin pour « se stocker ». Le ventre devient alors un témoin silencieux de notre histoire émotionnelle, parfois depuis l’enfance.
Avec le temps, ces émotions non exprimées peuvent s’accumuler, formant ce que l’on pourrait appeler des « poches de mémoire émotionnelle ». Elles ne sont pas toujours conscientes, mais influencent nos comportements, nos réactions, notre relation à nous-mêmes et aux autres.

Comment libérer ces mémoires émotionnelles
La première étape pour libérer ces tensions est la prise de conscience. Tant que nous ignorons ce qui se passe dans notre ventre, nous vivons en pilote automatique. Mais dès que nous commençons à ressentir, à écouter, un processus de dénouement s’enclenche.
Il existe plusieurs voies pour faciliter cette libération :
- Le toucher : des pratiques comme le Chi Nei Tsang travaillent directement sur les organes pour défaire les nœuds physiques et énergétiques.
- La respiration : le souffle profond, qui mobilise le diaphragme, agit comme une clé pour réouvrir l’espace abdominal et relâcher les tensions.
- L’expression émotionnelle : mettre des mots sur ce qui nous habite, en Gestalt par exemple, permet de relier le vécu corporel et le vécu psychique.
- Le mouvement : des disciplines douces comme le Qi Gong redonnent fluidité et circulation dans cette zone.
Le plus important est d’aller à son rythme, avec bienveillance, en respectant les résistances qui peuvent apparaître. Le ventre ne livre pas ses secrets sous la contrainte ; il s’ouvre lorsqu’il se sent accueilli.
Le toucher thérapeutique libère les émotions
Des approches corporelles comme le Chi Nei Tsang — un massage énergétique du ventre issu de la tradition taoïste — permettent d’entrer en dialogue avec cette mémoire somatique. En touchant le ventre avec écoute et bienveillance, on invite les émotions à remonter à la surface pour être enfin vues, accueillies, transformées.
Ce travail doux, mais profond, ne se limite pas à un soulagement physique. Il aide à libérer des schémas anciens, à retrouver une vitalité plus fluide, une meilleure digestion… et un sentiment de paix intérieure.
Revenir au centre de soi
La première étape pour libérer ces tensions est la prise de conscience. Tant que nous ignorons ce qui se passe dans notre ventre, nous vivons en pilote automatique. Mais dès que nous commençons à ressentir, à écouter, un processus de dénouement s’enclenche.
Prendre soin de son ventre, c’est aussi une manière de revenir à son centre, à son ressenti, à son intuition. En séances, on peut choisir un grand nettoyage. En autonomie et au quotidien, on choisit l’entretien régulier. Dans les deux cas, c’est un retour à soi, au-delà des pensées et des conditionnements. Écouter son ventre, c’est écouter sa vérité intérieure.
Un exercice pour vous : « Écouter son ventre »
Je vous propose un exercice simple que vous pouvez pratiquer dès aujourd’hui.
- Installez-vous dans un endroit calme, assis ou allongé. Posez vos deux mains sur votre ventre.
- Fermez les yeux et prenez trois respirations profondes, en laissant votre abdomen se gonfler puis se relâcher.
- Portez ensuite votre attention sur la zone qui attire spontanément votre ressenti : est-ce plutôt l’estomac, le nombril, les intestins ?
- Accueillez les sensations, sans chercher à les changer : chaleur, tension, vide, picotements…
- Imaginez que vous adressez un sourire intérieur à cette zone, comme pour lui dire « Je t’entends, je t’accueille ».
- Restez quelques minutes, puis revenez doucement à votre souffle naturel.
Pratiqué régulièrement, cet exercice aide à apprivoiser son ventre, à renouer avec lui et à laisser émerger, petit à petit, ce qui cherche à être reconnu.
Envie d’explorer ce que votre ventre a à vous dire ?
Je vous accueille à Tassin et à Sain-Bel pour des séances individuelles de Chi Nei Tsang. Ensemble, nous prendrons le temps d’écouter ce que votre corps a gardé, pour l’accompagner vers plus de légèreté et de fluidité.
