Elle m’a trouvée en cherchant Chi Nei Tsang sur internet. Elle espérait que ce massage du ventre l’aide à retrouver du calme, de l’ancrage, peut-être même… un peu d’estime d’elle-même.
C’est souvent comme ça que les premières rencontres se passent : un élan, une recherche, une intuition.
Nous avons convenu d’un appel premier pas. Dès les premières minutes, elle se montre directe, spontanée.
« Depuis toujours, ça ne va pas. »
Ma cliente se dévoile
Elle a un peu plus de quarante ans. Dans sa vie, elle a traversé les difficultés humaines – séparations, deuils, déceptions, surmenage, responsabilités en excès, fatigue émotionnelle –avec une certaine rigueur, une volonté presque appliquée.
Elle s’est tenue droite, elle a tenu bon.
Mais en elle, quelque chose s’épuise.
Je comprends qu’elle a besoin d’apprendre à s’aimer, à se reconnaître, à réparer son estime de soi, à se donner de la valeur.
Certes, elle a des ami-es, mais elle n’arrive pas à parler de ses fragilités. Elle a peur de déranger, d’être un poids.
Ce jour-là, pendant notre échange, elle pleure.
Elle parle d’une enfance où elle s’est sentie manipulée, peu protégée.
De ses jeunes années, elle garde en elle une estime de soi déficitaire, un sentiment de ne pas être « assez » pour mériter l’amour, l’attention, le repos.
Quand elle me parle de son ventre, elle évoque la zone du Plexus solaire. Cette zone est décrite comme le centre de nos émotions comme la peur, l’estime de soi, la confiance. La fatigue et les inquiétudes sont guidées par l’équilibre de ce 3ème Chakra.

Elle me partage ses addictions, notamment à l’alcool et à la nourriture.
Comme si ces anesthésiants étaient les seuls à pouvoir nourrir le manque… Elle ressent que c’est urgent pour elle de changer quelque chose. Elle se dévoile sans filtre.
Je suis profondément touché par la justesse et l’intensité de son partage.
C’est justement pour cela que j’ai mis en place ces appels 1er Pas : pour créer un premier contact sincère, voir s’il y a ce fil discret et vivant qui dans l’idéal, relie un·e thérapeute à un·e client·e.
Le jour du premier soin
Nous nous retrouvons pour un premier massage Chi Nei Tsang.
Elle est à la fois intimidée et volontaire. Elle s’installe sur la table de massage.

Tranquillement et avec douceur, je l’accompagne dans un espace nouveau pour elle :
celui du non-faire, du juste-sentir, de l’être et du non-être. En 2 mots, le LÂCHER PRISE.
Peu à peu, son corps se relâche , puis complètement, en profondeur de plus en plus.
Elle est à la fois épuisée et exaltée.
À la fin de la séance, elle reste un moment immobile.
Elle dit qu’elle se sent en paix, qu’elle éprouve une gratitude immense.
Elle murmure :
« J’aimerais ne plus bouger. »
S’enraciner dans cette sensation
Mon objectif, à travers mes soins, est de l’aider à ancrer cette sensation en elle, pour qu’elle devienne une ressource, un repère.
Ensemble, nous allons l’aider à réparer son estime d’elle-même, non pas par des efforts, mais par l’amour de soi qui s’éprouve, lentement, dans le corps, dans le souffle, dans le silence.
Je la reverrai quelques fois.
Mes outils sont simples mais puissants :
la présence, la douceur, la libération émotionnelle, la détente physique.
Ce sont eux qui, peu à peu, lui permettront de devenir autonome dans son lien à elle-même.
💡 Pourquoi je partage ces chroniques ?
Parce que les émotions sont au centre de ma pratique thérapeutique.
Ils peuvent résonner avec ce que vous vivez.
Parce que demander de l’aide, c’est parfois déjà guérir un peu.
