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Quand le savoir moderne rejoint la sagesse taoïste

On parle aujourd’hui du ventre comme de notre « deuxième cerveau ». Cette expression n’est pas qu’une image : la recherche scientifique, portée par le Pr Michael Gershon, a révélé l’existence d’un réseau neuronal complexe dans notre tube digestif, autonome et capable d’influencer nos émotions au quotidien. Ces dernières années, le croisement des neurosciences avec des approches comme le Chi Nei Tsang – un massage abdominal issu de la médecine taoïste et diffusé notamment par Mantak Chia – invite à explorer de nouveaux chemins vers le mieux-être. Voici pourquoi et comment !

1. Le ventre, un cerveau à part entière

Le système nerveux entérique, souvent appelé « deuxième cerveau », comprend entre 200 et 500 millions de neurones répartis tout le long du tube digestif. C’est au Pr Gershon, de l’Université Columbia à New York, que l’on doit cette reconnaissance scientifique majeure.

Ce système nerveux complexe communique en permanence avec notre cerveau via le nerf vague et utilise des neurotransmetteurs célèbres dont la sérotonine.
95% de la sérotonine de notre corps – hormone clé du bien-être et de la régulation émotionnelle — sont produits dans l’intestin.
Ce dialogue est bidirectionnel ou réciproque. Le stress, l’anxiété ou la joie ressentis dans la tête trouvent souvent un écho dans le ventre (crampes, troubles digestifs…). A l’opposé, les déséquilibres intestinaux peuvent générer des troubles émotionnels (dépression, irritabilité, fatigue…).

Exemple concret

L’expression avoir « la boule au ventre » n’est pas qu’une métaphore. De récentes études montrent que les personnes atteintes de syndrome du côlon irritable présentent souvent une hypersensibilité émotionnelle. Cette hypersensibilité est corrélée à des altérations de leur système nerveux entérique.

Cette personne expérimente la respiration abdominale après une séance de Chi Nei Tsang.

2. Les émotions : du microbiote à la conscience

Ce lien entre intestin et émotions ne se limite pas aux neurones. Notre ventre héberge aussi cent mille milliards de bactéries, formant le fameux microbiote intestinal. Celui-ci dialogue subtilement avec notre cerveau, modulant nos réactions, nos humeurs et même certains comportements.

La recherche montre que l’axe intestin-cerveau influence la gestion du stress, la prise de risque ou la propension à l’anxiété selon la qualité du microbiote. Certaines expériences, menées chez l’animal comme chez l’humain, prouvent qu’une altération du microbiote peut induire des modifications du comportement émotionnel. Le ventre apparaît ainsi comme un véritable chef d’orchestre psycho-corporel.

Exemple concret

Des chercheurs ont démontré qu’il y a des solutions pour améliorer son humeur. La prise de probiotiques ou une alimentation adaptée, une bonne gestion du stress et le maintien d’une bonne qualité et quantité de sommeil. Tout contribue grandement à améliorer l’humeur *et réduire les symptômes anxieux chez des personnes souffrant de troubles digestifs ou de dépression légère.

*Lien vers https://cdhf.ca/fr/le-lien-entre-lintestin-lhumeur-et-le-comportement/

Mains posées sur le ventre en forme de cœur, symbolisant la connexion entre le ressenti émotionnel et la sphère digestive.

3. Chi Nei Tsang : harmoniser le ventre et l’esprit selon la médecine taoïste

Mantak Chia, maître de Tao moderne, a fait connaître le Chi Nei Tsang dans le monde occidental. Cette méthode, fondée sur la médecine taoïste, considère que les émotions négatives (colère, peur, tristesse…) se logent dans l’abdomen. Non digérées, elles créent des blocages énergétiques. Le massage Chi Nei Tsang vise à les dissoudre, à soutenir la circulation du Qi (l’énergie vitale), et à libérer également tensions physiques et émotionnelles.

Cette pratique nécessite l’écoute bienveillante du toucher et elle complète les découvertes modernes sur l’importance du massage abdominal. Voie d’exploration, elle s’appuie aussi sur la respiration consciente et la visualisation pour favoriser l’équilibre psycho-émotionnel. De nombreux témoignages rapportent un retour du calme, un meilleur sommeil et une diminution de l’anxiété après des séances régulières.

Exemple concret

Un patient évoque après quelques séances la sensation d’un « ventre apaisé ». Il ressent des émotions plus stables et la capacité de traverser les situations stressantes avec davantage de recul. Cela illustre particulièrement la capacité du Chi Nei Tsang à agir autant sur le corps que sur l’esprit.

En conclusion sur le deuxième cerveau

Les ponts entre neurosciences, psychologie et sagesses orientales n’ont jamais été aussi nombreux. Aujourd’hui, prendre soin de son ventre, que ce soit via une alimentation saine, la gestion du stress ou des pratiques comme le Chi Nei Tsang, c’est ouvrir la voie à un mieux-être émotionnel durable. Notre deuxième cerveau n’a pas fini de nous étonner : est-il temps d’intégrer cette connaissance dans notre quotidien ?

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