Retrouvez Philippe FERRAND sur Resalib : annuaire, référencement et prise de rendez-vous pour les Gestalt-Thérapeutes

Les neurosciences se penchent sur les croyances. Car celles-ci jouent un rôle central dans notre perception, nos décisions et notre bien-être. Voici comment les neurosciences expliquent l’apparition, le maintien et le changement des croyances :

1. Comment les neurosciences décrivent l’origine des croyances : perception, apprentissage et mémoire

Nos expériences créent nos croyances.
  • Notre perception du réel, nos expériences personnelles : Nos croyances se forment en grande partie à partir de nos expériences personnelles. Ainsi les croyances sont influencées par la manière dont notre cerveau perçoit et interprète le monde. Cette interprétation est souvent biaisée par des schémas de pensée ou des croyances préexistantes (celles de nos parents). Tout cela conditionne la manière dont nous interprétons de nouvelles informations.
  • Mémoire et apprentissage : Ainsi, les croyances se forment et se renforcent grâce aux réseaux neuronaux de la mémoire. Chaque fois que nous évoquons ou que nous partageons une croyance, les connexions entre les neurones se renforcent. (processus de potentialisation à long terme). Ainsi, les croyances peuvent devenir plus ancrées et stables avec le temps, rendant leur modification plus difficile.
  • Influence sociale : Les neurosciences montrent également que notre environnement social influence largement nos croyances. Les zones du cerveau impliquées dans l’empathie et la régulation sociale s’activent lorsque nous échangeons avec les autres. L’exposition aux opinions et aux croyances d’autrui peut influencer les nôtres. Avez-vous remarqué comme certaines personnes avec des affirmations accablantes plombent leur environnement?

2. Quels mécanismes cérébraux entretiennent les croyances selon les neurosciences ?

  • Le Biais de confirmation :
    Le cerveau a tendance à rechercher, interpréter et se souvenir des informations qui confirment nos croyances préexistantes. Ce phénomène est connu sous le nom de biais de confirmation. Il renforce les croyances existantes en rejetant ou en minimisant les informations contradictoires.
  • L’Activation de circuits de récompense :
    Adhérer à des croyances partagées par notre groupe social peut activer le système de récompense (en particulier la libération de dopamine). C’est ce mécanisme qui renforce l’attachement à ces croyances. De plus, des croyances profondément ancrées, notamment religieuses ou philosophiques, peuvent activer le système limbique, en particulier en réponse à des stimuli émotionnels, rendant ces croyances plus résistantes au changement.
  • L’Effet de cohérence cognitive :
    Le cerveau cherche une certaine cohérence dans nos pensées et nos croyances pour éviter la dissonance cognitive (un inconfort mental causé par des croyances contradictoires). Les neurosciences montrent que cela favorise la stabilité de nos croyances.
Entre 60 et 70 ans, de nouveaux défis, la créativité toujours de mise

3. Comment modifier les croyances ?

  • Par le miracle de la Plasticité cérébrale :
    La possibilité de changer ses croyances repose sur la plasticité du cerveau, sa capacité à créer de nouvelles connexions neuronales. Grâce à des expériences nouvelles, à l’exposition à des informations différentes et à l’apprentissage, les croyances peuvent évoluer, même si cela peut être un processus lent.
  • Par l’Exposition à des perspectives contradictoires :
    En effet, l’exposition répétée à des perspectives divergentes peut, au fil du temps, affaiblir les croyances préexistantes. Les recherches montrent que le cortex préfrontal joue un rôle clé dans la réévaluation des croyances, en intégrant de nouvelles informations dans les réseaux neuronaux. Cela nécessite souvent un environnement qui permet l’ouverture, la réflexion critique et la remise en question sans menacer la personne.
  • En adoptant des Pratiques d’autoréflexion et de pleine conscience :
    Les neurosciences ont déjà démontré que des techniques comme la méditation et la pleine conscience renforcent la capacité d’une personne à observer ses pensées et ses croyances de manière plus objective. Cela peut diminuer le biais de confirmation en permettant d’adopter une position plus neutre.
  • Avec l’accompagnement des Thérapies et interventions cognitives :
    C’est le cas de certaines approches thérapeutiques particulièrement. La thérapie cognitive et comportementale (TCC), la Gestalt-Thérapie, la PNL et d’autres plus récentes encore… Ces thérapies travaillent sur les croyances limitantes ou néfastes. Elles aident notamment à identifier et à réévaluer des croyances dysfonctionnelles en amenant le patient à confronter ses croyances avec la réalité de manière répétée. Ces thérapies exploitent la plasticité du cerveau pour introduire de nouvelles façons de penser.

4. Quels Facteurs influencent la résistance au changement de croyances ?

  • L’Attachement émotionnel :
    Les croyances fortement associées aux émotions (comme les croyances politiques ou religieuses) sont plus résistantes. Pour qu’un changement de croyance se produise, il est souvent nécessaire de désactiver ces circuits émotionnels ou de les réévaluer par des expériences émotionnellement neutres ou positives.
  • Les Réseaux sociaux et le désir d’appartenance :
    Les croyances font souvent partie de notre identité sociale. Renoncer à une croyance peut être perçu comme une menace pour notre appartenance à un groupe, ce qui active les zones du cerveau liées à la douleur sociale. C’est pourquoi c’est plus difficile de changer de croyance quand cela implique de perdre un sentiment d’appartenance.
  • Le Stress et la défense ou réponse cognitive :
    Lorsque des croyances sont directement attaquées, elles peuvent se renforcer en raison de la réponse au stress. En état de stress, le cerveau active des mécanismes de défense, rendant plus difficile la réévaluation des croyances.

Conclusion

En résumé, les neurosciences montrent que les croyances sont des constructions neurobiologiques enracinées dans notre expérience, notre mémoire, notre environnement et nos réseaux sociaux.
Leur changement est possible grâce à la plasticité cérébrale, mais il nécessite souvent une approche graduelle, ouverte et répétée. Le soutien social, les expériences émotionnellement positives et la réduction du stress peuvent faciliter ce processus, tout comme les pratiques d’autoréflexion et les thérapies basées sur l’examen des schémas de pensée.

Retour en haut