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Le sentiment de solitude touche chacun de nous à différents moments de la vie. Il ne dépend pas seulement du fait d’être entouré ou non, mais de la qualité de nos liens : avec soi-même, avec les autres, avec le monde. Certaines personnes goûtent la solitude comme un repos bienvenu, d’autres la vivent comme un vide angoissant. Alors, qu’est-ce qui fait la différence ? Et surtout : comment transformer la solitude en une expérience qui nourrit au lieu de faire souffrir ?

Être seul / se sentir seul : deux réalités différentes

Aurélie, la trentaine, adore partir seule en montagne. Avec son sac à dos, elle goûte au silence et à la beauté des paysages. Pour elle, être seule n’est pas une privation, mais une source d’équilibre et de ressourcement.

Jacques, au contraire, peut se retrouver entouré lors d’une fête ou d’un dîner de famille… tout en ressentant un grand vide intérieur. Il sourit, il parle, mais sans se sentir vraiment relié. Ici, la solitude n’a rien à voir avec l’absence des autres : elle vient du manque de profondeur dans la relation.

Chloé, récemment séparée, s’est repliée chez elle. Parfois, son retrait choisi l’apaise : lire, écrire, prendre soin d’elle. Mais d’autres fois, ce même isolement pèse lourd, comme une coupure douloureuse avec le reste du monde.

Ces trois histoires illustrent une vérité essentielle : être seul n’est pas synonyme de se sentir seul. La solitude devient souffrante quand elle s’accompagne d’une perte de contact, que ce soit avec soi, avec les autres ou avec la vie autour de nous.

Quand la solitude devient souffrance

Le sentiment de solitude bascule dans la souffrance quand il prend la forme d’un isolement imposé ou subi. Cela peut arriver après une rupture, un deuil, un changement de vie, ou même dans des situations de surmenage où nous ne trouvons plus le temps de lien authentique. Dans ces moments, la solitude est vécue comme un manque de reconnaissance et de partage, une sensation de n’être relié à personne.

Décodage Gestalt : Cette souffrance n’est pas une fatalité : elle est un signal précieux qui nous rappelle notre besoin vital de contact et nous invite à réinventer nos manières de le nourrir.

Les trois exemples relus à la lumière de la Gestalt

Aurélie – l’ermitage apaisant

En montagne, Aurélie n’est pas vraiment « seule » : elle est en lien avec la nature, ses sensations, et sa vie intérieure. Sa solitude est fertile, parce qu’elle garde un contact vivant avec ce qui l’entoure.

Décodage Gestalt : Le contact nourrissant peut se tisser autrement qu’avec les humains : art, lecture, contemplation, communion avec la Nature.

Petit geste concret : ce serait de cultiver ces formes de lien alternatives quand les relations humaines se raréfient. Elles deviennent alors des ressources précieuses pour nourrir le sentiment d’exister.

Jacques – la fête mais sentiment de vide

Malgré la foule, Jacques ressent un vide. Le contact est présent mais superficiel. Il ne se sent pas nourri par les liens présents.

Décodage Gestalt : Observer ce que l’on montre de soi : suis-je authentique, ou derrière un masque ?
Le sentiment de solitude signale le besoin d’une relation plus profonde et vraie avec soi, avec les autres, avec la vie.

Petit geste concret : exprimer ses besoins, risquer l’authenticité, oser chercher des contextes de lien sincère et certainement plus en accord avec nos valeurs.

Homme entouré de gens mais ressentant la solitude

Chloé – le retrait choisi ou subi

Quand Chloé se retire dans sa solitude, c’ est tantôt une bulle ressourçante, tantôt une coupure douloureuse.

Décodage Gestalt : Rester en lien signifie que l’on est libre à tous moments de se retirer et/ou de revenir.

Petit geste concret : comment retrouver du choix dans une situation de solitude contrainte ? Appel à une amie, partage d’un sourire, petit rituel de lien.

Femme en solitude choisie écrivant dans un carnet

Donner une place juste à la solitude

La Gestalt nous rappelle que la solitude n’a pas à être éliminée : il s’agit en réalité de lui donner une place juste.
Être seul peut être un expérience féconde si le contact — avec soi, les autres et le monde — reste vivant.
Souffrir de la solitude est un signal d’alerte. C’est le signal qu’il est temps de réajuster nos manières d’être en lien — avec soi, les autres et le monde .

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